Le plus vieux carnaval de Belgique, et le plus important vient de s’achever
La tradition des Gilles de Binche remonterait à une Joyeuse Entrée offerte à Charles V en 1549 par les habitants de Binche, mais c’est au courant du 19e siècle que le carnaval a pris l’ampleur qu’on lui connait actuellement.
Surtout depuis que le carnaval a été reconnu Patrimoine Immatériel de l’UNESCO en 2003.
( (c) Office de Tourisme de Binche)
Le Monde Illustré l’écrit en 1899 : » Durant toute l’année, le Gille économise de quoi payer son costume et son chapeau qui coutent fort cher. Il y a deux cent Gilles de par la ville. Le matin, dés l’aube, le tambour a battu le réveil par les rues et toute la maisonnée s’est secouée. Il s’agit d’ habiller le Gille. Celui-ci met sa culotte à jambes droites ornées de petits lions belges découpés sur fond jaune, et il passe sa veste grise. Alors c’est le tassage de la paille dans ses bosses, devant et derrière, à coup de poings par le « rembourreur » professionnel qui s’il n’avait d’autre métier, ne travaillerait qu’une fois par an. Le Gille a des petits sabots à grelots, une ceinture remplie de sonnettes, un gros grelot pendu au cou, dés qu’il entends , le voilà parti, gambadant, infatigable, sautillant,tintinabulant, grisé de bruit et de plaisir. Il va danser et sautiller toute la journée. »
Danser et sautiller, c’est exactement ce que faisait Jules Rochez et ses sept fils, vers 1910 quand ils « faisaient » le Gilles. On retrouve les fils de Mr Rochez dans les registres d’Etat-Civil de la Ville de Binche. Des filles aussi, mais leurs rôles sera d’aider les Gilles à se préparer et à défiler.
( Jules Rochez et ses fils-ca. 1910)
En 2018, il y a environ un millier de Gilles, répartis en différentes sociétés ( dont la plus ancienne, « Les Récalcitrants » fut créée en 1899 ) , souvent par affinités sociologiques.) qui se préparent l’année durant pour ces trois jours gras.
Et cette belle tradition qui est transmise de génération en génération par exemple comme dans la famille Ancion où , suit fidélement les pas de son grand-père en endossant son costume de Gilles chaque année. Ses costumes, plus exactement, car les Gilles sortent en costume de fantaisie le dimanche, en costume le lundi gras et en grand costume, agrémenté de l’apertintaille ( la ceinture à grelots ) et du célèbre chapeau en plumes d’autruche si le temps le permet. Ce qui fut le cas cette année, chouette !
Pour bien comprendre le carnaval, il faut non seulement l’étudier, le costume, le moment où il est porté, la « société » particulière à laquelle le Gille appartient a son importance dans la compréhension du rituel mais il faut venir sur place : voir, entendre, sentir et appréhender les jours gras avec tout ses sens.
Et faire honneur à un folklore plusieurs fois centenaires !
Vous etes de Binche ? Vous etes issu de plusieurs générations de Gilles ? Ecrivez-moi !
ps : Mes plus vifs remerciements à Monsieur Ansion, secrétaire de la Société des Récalcitrants pour ses précieuses informations et sa disponibilité lors du temps le plus chargé de l’année pour lui 🙂
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