Intimate Audrey : L’humanité est née à Bruxelles

Bien sûr, on se souvient de ces grands classiques du cinéma que sont « Breakfast at Tiffany’s », « Sabrina », « Gigi » ou « Charade ».

Mais Audrey Hepburn, c’est tellement plus que ca, et tellement plus que l’icône générale dont l’Histoire voudrait juste retenir qu’elle fut belle et la plus muette possible alors qu’elle était douée de sensibilité, d’ intelligence ( les gênes hollandais, voyez-vous? 😉 ) et mue par une grande humanité qu’elle mit d’abord au service des plus fragiles : les enfants.

L’ histoire d’Audrey Hepburn, c’est d’abord, c’est une histoire de familles. La sienne, installée à Ixelles et où elle vit le jour. La mienne aussi, un peu. Je vous explique.

Comme je suis née dans les années 70, je l’ai d’abord connue comme ambassadrice de l’UNICEF, même si ma grand-mère l’adorait (et adorait surtout Cary Grant 😉 )  et, sans faire jouer les violons, je rêvais souvent que cette belle dame que je voyais à la télévision serrer des enfants dans ses bras, vienne arranger tous mes souçis et tapoter mon oreiller. Le fait que nous partagions des racines britanniques tout en étant nées à Bruxelles, renforçait évidemment l’impression. En fait, je crois que j’aurais aimé qu’elle soit ma maman.

Le hasard fit que, quelques années plus tard, un de mes premiers appartements fut juste à coté de la rue Keyenveld où Audrey ouvrit ses yeux sur le monde au numéro 48. J’étais trés fiere de passer tous les jours devant sa maison natale. Plus tard, comme généalogiste, j’ai toujours été aussi fière d’expliquer l’histoire, au coté d’autres grands personnages nés en Belgique, aux visiteurs venus sur la trace de leurs propres ancêtres. La plupart des gens ne le savent pas,et ca met toujours des sourires sur les visages. Comme quoi, la magie « Audrey » opère toujours dans les coeurs, même des années après sa disparition

L’exposition, retrace la vie d’Audrey Hepburn, de ses racines (et là je fonds littéralement tant il est important et nécessaire de se souvenir de ses racines, chose effectuée à merveille ici) à l’héritage qu’elle laisse à ses proches et au monde, en se basant sur des documents, des dessins, des photos de famille, des vêtements même et des accessoires de mode et des livres (wow!!) de sa collection personnelle qui vous font plonger dans l’ambiance de sa vie, au-dela des cameras. C’est une exposition sensible, délicate et élégante pour une grande dame qui aurait fêté ses 90 ans cette année. Une exposition à son image et dont l’instigateur de l’exposition, son fils Sean Hepburn Ferrer peut être fier. En fait, c’est le plus bel hommage qu’un enfant pourrait faire à sa maman et ce d’autant plus que les bénéfices seront reversés aux fondations crées pour soutenir le combat d’Audrey pour l’enfançe.

L’ humanité faite femme est née à Bruxelles il y a 90 ans.

Foncez à l’Espace Vanderborght découvrir l’histoire de la femme derrière le mythe et derrière l’actrice, de l’humaine tout simplement.

Foncez.

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https://agenda.brussels/en/event/470868/intimate-audrey.html

 

 

 

Se souvenir du Bois du Cazier

8 août 1956.

262 victimes de 12 pays différents. L’Italie, la Belgique, la France, la Pologne, l’Angleterre même…

Tous, des mineurs venus travailler en Belgique et dont les noms s’égrenent dans les dossiers d’archives de la police des Etrangers…

A l’occasion de l’inscription du site mémoriel de la mine comme Patrimoine Européen,j’ai recontré une dame,

Lors de la catastrophe, elle a perdu son papa. et un frère. Elle a failli perdre un autre frère mais celui-ci avait un peu trop fait la fête la veille au soir et s’était fait porter malade. Celui lui a probablement sauvé la vie car il était avec son frère, au fond. Quand elle racontait leur histoire, des larmes lui venait aux yeux, même après toute ces années.

Les catastrophes minières ont impacté des familles au fil du temps. Celles du 19e siècle ont laissé des sources dans les archives de presses ou dans les discussions parlementaires. Mais les dernières catastrophes, pour l’Europe, du 20e siècle ont marqué parceque nous en possédons des images, des enregistrements sonores et nous avons pu rencontrer des témoins directs.

Mais cette possibilité de tenir l’histoire à portée de main ne doit pas nous faire oublier les noms, les dates et les histoires. Le 8 août 1956, prés de trois cent familles ont été impactées directement et des milliers ont été concernées comme blessés, sauveteurs, riverains, épouses, enfants…

Cette dame, c’est la petite fille que l’on aperçoit ici.

Pour cette dame et pour tous les autres. Pour leurs descendants à venir, nous devons nous souvenir de ces mineurs qui sont restés prisonniers de la mine et qui l’ont payé de leur vie.

 

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https://www.sonuma.be/archive/marcinelle-5-ans-apres

Des générations de Gilles !

Le plus vieux carnaval de Belgique, et le plus important vient de s’achever

La tradition des Gilles de Binche remonterait à une Joyeuse Entrée offerte à Charles V en 1549 par les habitants de Binche, mais c’est au courant du 19e siècle que le carnaval a pris l’ampleur qu’on lui connait actuellement.

Surtout depuis que le carnaval a été reconnu Patrimoine Immatériel de l’UNESCO en 2003.

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( (c) Office de Tourisme de Binche)

Le Monde Illustré l’écrit en 1899 :   » Durant toute l’année, le Gille économise de quoi payer son costume et son chapeau qui coutent fort cher. Il y a deux cent Gilles de par la ville. Le matin, dés l’aube, le tambour a battu le réveil par les rues et toute la maisonnée s’est secouée. Il s’agit d’ habiller le Gille. Celui-ci met sa culotte à jambes droites ornées de petits lions belges découpés sur fond jaune, et il passe sa veste grise. Alors c’est le tassage de la paille dans ses bosses, devant et derrière, à coup de poings par le « rembourreur » professionnel qui s’il n’avait d’autre métier, ne travaillerait qu’une fois par an. Le Gille a des petits sabots à grelots, une ceinture remplie de sonnettes, un gros grelot pendu au cou, dés qu’il entends , le voilà parti, gambadant, infatigable, sautillant,tintinabulant, grisé de bruit et de plaisir. Il va danser et sautiller toute la journée. »

Danser et sautiller, c’est exactement ce que faisait Jules Rochez et ses sept fils, vers 1910 quand ils « faisaient » le Gilles. On retrouve les fils de Mr Rochez dans les registres d’Etat-Civil de la Ville de Binche. Des filles aussi, mais leurs rôles sera d’aider les Gilles à se préparer et à défiler.

 

 

 

 

 

( Jules Rochez et ses fils-ca. 1910)

En 2018, il y a environ un millier de Gilles, répartis en différentes sociétés ( dont la plus ancienne, « Les Récalcitrants » fut créée en 1899 ) , souvent par affinités sociologiques.) qui se préparent l’année durant pour ces trois jours gras.

Et cette belle tradition qui est transmise de génération en génération par exemple comme dans la famille Ancion où , suit fidélement les pas de son grand-père en endossant son costume de Gilles chaque année. Ses costumes, plus exactement, car les Gilles sortent en costume de fantaisie le dimanche, en costume le lundi gras et en grand costume, agrémenté de l’apertintaille ( la ceinture à grelots ) et du célèbre chapeau en plumes d’autruche si le temps le permet. Ce qui fut le cas cette année, chouette !

 

https://www.rtbf.be/info/regions/hainaut/detail_le-carnaval-de-binche-une-tradition-immuable-la-preuve-en-archives?id=9206132

 

Pour bien comprendre le carnaval, il faut non seulement l’étudier, le costume, le moment où il est porté, la « société » particulière à laquelle le Gille appartient a son importance dans la compréhension du rituel mais il faut venir sur place : voir, entendre, sentir et appréhender les jours gras avec tout ses sens.

Et faire honneur à un folklore plusieurs fois centenaires !

Vous etes de Binche ? Vous etes issu de plusieurs générations de Gilles ? Ecrivez-moi !

ps : Mes plus vifs remerciements à Monsieur Ansion, secrétaire de la Société des Récalcitrants pour ses précieuses informations et sa disponibilité lors du temps le plus chargé de l’année pour lui 🙂

 

L’enregistrement pour RootsTech 2018 est ouvert !

Tous à bord, c’est parti :  Les inscriptions pour  RootsTech 2018 sont ouvertes !

Des prix spéciaux sont disponibles pour les premiers arrivés (la chouette formule « Early Bird ») mais il y en aura pour tous les âges, tous les niveaux de généalogie et toutes les formules possibles.

S’il est une grande qualité qu’on peut reconnaitre à ce salon, c’est son organisation et sa planification merveilleuse !

Rien de plus simple pour s’inscrire, Il suffit de suivre la procédure ici   et de se laisser guider par les formulaires !  Des suggestions vous sont également proposées en termes de logement ( avec des réductions pour les participants ) et de séjour à Salt Lake !

Le mercredi 28 février 2018  sera le coup de départ du salon avec les interventions trés attendue de Steve Rockwood, le CEO de FamilySearch et la nouvelle formule de l’Innovation Showdown qui se décline maintenant en Showcase où les dernieres tendances en matière de technologies d’appui à la généalogie seront présentées….et soumises au vote notamment du public ce qui promet une belle émulation !

N’hésitez plus, foncez vous inscrire, vous ne le regretterez pas!

( Et si vraiment, vous ne savez en être, de nombreuses sessions seront disponible en live, vous pourrez donc participer à cette grande fête de chez vous ! )

 

 

 

 

Tout frais,tout beau….et dans vos librairies!

Le guide de généalogie en Belgique est sorti ! Fière maman du bébé, celui ci vous donnera des pistes méthodologiques et des informations pour bien démarrer votre recherche!

Sorti aux Editions Jourdan et disponible dans toutes les bonnes librairies ( Notamment ici, ici, ici et ici !)

Egalement disponible pour l’International via ce site bien connu!

Challenge AZ : I comme Italie

Des ancêtres italiens? Point du tout ! Le voyage d’un aieul au cours duquel celu-ci aurait ramené un souvenir toujours présent dans mon quotidien ? non plus. L’Italie pour moi évoque une légende familiale et la morale qui en découle et dont je me rappelle tous les jours. Quand, petite fille, j’ai commencé à poser des questions à ma grand-mère ; celle-ci m’avait raconté que nous devions certainement avoir du sang italien et que mes ancêtres . Cette histoire me fascinait et je voulais absolument savoir d’où pouvait bien venir ces fameux ancêtres latins. Adolescente, je me rendais aux archives, à l’époque tous les microfilms se trouvaient dans un seul dépôt bruxellois et il n’était point besoin de courir aux quatre coins du pays, je fus chaleureusement acceuillie par des bénévoles qui, pour certains, sont encore présent aujourd’hui ( n’hésitez jamais à venir tester leur qualité d’accueil et d’entraide ! Imbattable !)

Bref, aux archives en cherchant la ligne supposée italienne, je suis vite tombée sur l’acte de naissance de mon aieul, enfant trouvé « vétu d’une chemise, de deux serre-têtes dont un de mousseline et l’autre de toile peinte noire, un cotin de toile peinte rouge, deux langes, deux enveloppes de laines ».*

L’enfant est enregistré sous les noms et prénoms d’ Isaac Tigilin. Tigilin. Un dérivé de Tigellin encore appelé Ophonius Tigellinus ou Sophonius Tigellinus. Une rapide vérification m’apprend qu’il s’agit du nom d’un préfêt de l’empereur romain, Néron (voir entre autres ici). Tacite en parle en ces mots : « Sophonius Tigellinus, né de parents obscurs, était flétri par une enfance prostituée et une vieillesse impudique » (Histoires, I, 72)….

Bien sûr ! Les officiers d’etat-civil puisaient les noms et prénoms à trouver pour les enfants éponymes dans les encyclopédies et dictionnaires,parfois dans le calendrier ou le saint/la sainte du jour.

Plus tard,quand la recherche généalogique sera devenue, plus que ma passion, mon métier,  j’en lirais des « Perdu », j’en trouverais des « Delarue » mais j’aurais quand même le coeur qui se serre à la lecture d’une petite « Abandonnée » pour lequel l’officier aurait quand même pu être plus inspiré… Quoique, dans son malheur, mon ancêtre aie tout de même eu de la chance, beaucoup de ces enfants trouvés n’atteignaient pas l’age adulte et un autre nourrisson partageant son année de naissance se trouva lui, affublé du patronyme d’Eros…

D’Italie donc, aucune trace. Pas plus que d’ancêtres romains ou milanais ! Cette légende familiale, avait sans doute été créée de toutes pièces pour améliorer ou simplement cacher l’éventuelle honte ressentie d’être descendant d’un enfant trouvé, sans doute issu d’une relation peu glorieuse. Isaac décèdera à Tournai en 1852 à l’age de 35 ans laissant son épouse Agnès et ses enfants, dont mon ancêtre direct, Oscar.

La morale de l’histoire est simple mais essentielle pour nous généalogistes : ne jamais prendre les informations non-officielles (et parfois les officielles aussi mais c’est un autre débat) pour argent comptant et toujours, toujours, vérifier et double-vérifier ses sources ! Les légendes familiales aussi belles soit-elles doivent être prises avec des pincettes, recontextualisées et analyses sur base des outils archivistiques à disposition! Sans cela, cela reste comme , une légende !

L'Empereur Néron au service duquel Tigellin était attaché...
L’Empereur Néron au service duquel Tigellin était attaché…

* « Belgique, Hainaut, registres d’état civil, 1600-1913, » index and images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-266-11875-50206-5?cc=2138500&wc=SRTP-2NL:1055869901,1056017301 : accessed 12 June 2015), Tournai > Naissances 1815-1818 > image 704 of 993; België Nationaal Archief, Hainaut (Belgium National Archives, Hainaut).