Quel parent n’a pas entendu ces mots un dimanche après-midi ?
« Tu veux aider maman dans une recherche ? »
D’habitude, cette proposition fait chou blanc : Il faut dire que la généalogie est omniprésente dans ma vie pour mon plus grand bonheur mais que pour les enfants, c »est plus » le travail de maman » que leur loisir et à part la fois où on est allé leur montrer le tableau d’un lointain cousin Van Bambeeck au Musée des Beaux-Arts, leur intérêt était plutot lié à la volonté de me faire plaisir. Question d’âge ? de moment ?
(Nicolas Van Bambeeck 1596-1661)
« Oh allez, d’accord ! » ( Ne pas sauter de joie en hurlant 😉 )
Je décide de la mettre sur un dossier dont j’ai déjà certaines données : Un personnage renommé du XVIIIe siècle en lien avec une recherche pour un client. Il faudrait qu’elle en cherche le baptême. En procédant par questions-réponses, elle comprend les outils qu’elle doit utiliser pour effectuer la recherche. Elle note les noms, exacts ou similaires, « Ben oui, on ne sait jamais que ca soit quelqu’un de sa famille ! » .
Mais, quelle est cette expression qui me vient en tête ? « Les chiens ne font pas des chats » ? 🙂
« Wow, c’est dur de faire tous les noms de la liste, c’est ca ton métier ? » Ben oui, mais je lui explique la fierté quand on trouve, la frustration quand on ne trouve pas et les informations que cela apporte à la recherche. Il faut dire qu’avec les index paroissiaux bruxellois, je n’ai pas choisi la facilité. Mais je voulais faire durer le plaisir 😉
Une paroisse, deux paroisse, trois paroisses, « Je l’ai ! »
Enfin, elle déniche notre oiseau dans l’index des baptêmes de Notre Dame du Finistère. « Tu sais, qu’un cousin de maman y était curé ? » Les sourcils se lévent, ca lui dit vaguement quelque chose ( Et pour cause, j’avais déjà raconté cette histoire pleeeeeeeeeeeein de fois 😉 )
Allez hop ! On part chercher l’acte en question !
La chasse au trésor porte ses fruits, son oeil s’éveille. Elle commence à analyser l’acte, à le comparer à d’autres. ( « Les témoins ne sont pas les mêmes » , « Un des témoins a le même nom que la maman » ) .
Je l’écoute découvrir le document en faisant un clin d’oeil à son papa qui me rend un sourire aussi attendri que complice. Un beau moment partagé !
Cerise sur le gateau, le baptisé est né (et oint) le jour de son anniversaire, à elle.
Elle calcule leur différence d’age. « Il y en a plein nés le même jour que moi ! » . Prise de conscience d’être un individu partageant sa date de naissance avec des gens du présent mais aussi du passé.
« Mais maman, la date n’est pas la même que celle qu’on t’a donnée ». ben non, chérie,parfois les gens fournissent des données incomplètes ou eronnées. Parfois, les sources se trompent ou racontent des bétises. » C’est aussi notre rôle de les vérifier, de les remettre en question. C’est pas grave, on va corriger et expliquer d’où vient notre info.
Petite leçon de math et de critique historique en même temps : la généalogie, ca devrait être obligatoire au programme.
La surprise devant la forme de l’acte , « Cette écriture ! » . J’explique que bien évidemment, il faut remettre « cette écriture » dans le contexte de l’époque, que les écritures ont évolués, je prends des exemples. « Dans cent ans, on écrira encore différemment alors? » . Elle me rappelle son frère qui avait expliqué à un prof que sa propre écriture était très lisible par rapport aux « vieux papiers fouillés par maman » .
La paléo comme excuse scolaire, il fallait y penser !
La généalogie, ca peut être fun à faire avec des enfants, pour leur apprendre LEUR histoire, agrémenter une après-midi pluvieuse, faire des liens avec des bricolages, un déménagement, un évenement familial, gai ou triste. C’est inventer ou réinventer 1001 façon de faire aimer la généalogie. D’ailleurs, ca n’a pas tardé :
« Je crois que j’aime bien la généalogie, Maman. On peut acheter une autre tablette pour que je t’aide plus souvent ? »
Je ne sais pas de quel ancêtre elle tient son sens de l’à-propos mais il n’a pas été perdu par les siècles, ca c’est sûr !
Et vous ? Intéressés par la généalogie avec les/vos enfants ?