C’est la nuit. Bruxelles dort. Tout Bruxelles ? Non, dans un dépôt d’archives, des aventuriers tentent de sauver les précieux documents…
Dans le cadre de la Nuit Blanche 2013, une animation-jeu intitulée « Raiders of the Lost archives » était organisé rue des Tanneurs dans les splendides bâtiments rénovés abritant les archives de la Ville de Bruxelles.
Outre la bonne idée du concept « Nuit Blanche » d’investir le temps d’une nuit des lieux habituellement fermés depuis longtemps ou inhabituels et d’impliquer les bâtiments publics dans l’accueil de musiciens, comédiens et autres plasticiens , ce fut une excellente idée de faire passer le parcours par les archives de la ville de Bruxelles et de présenter ces archives au grand public.
Des comédiens accueillaient les visiteurs et leur proposait un parcours original à la rencontre des archives. Ce parcours permettait à monsieur et madame tout le monde d’être confronté à la fragilité des archives et à la nécessité de les conserver et de les protéger. Il confrontait également avec fun et humour les citoyens au fait que leurs souvenirs et leurs relations à la ville sont également des archives.
J’avoue être arrivée sur place avec un certain à-priori. Cette « installation » artistique n’allait-elle pas tomber à côté de la plaque ? Les organisateurs, allaient il pouvoir transmettre cet amour des archives qui nous animent tous et cette urgence de les préserver ? Si je n’en étais pas sûre en entrant, j’en suis sortie complétement convaincue ayant fait connaissance avec YENDVA3, organisation de jeux gardant en ligne de mire une vision sociale, historique et bien évidemment artistique ! Le Hall d’entrée des archives ne désemplissait pas et cela devait faire longtemps que « le bel escalier » avaient vu autant de monde à ses pieds. Accueilli par un guide plus vrai que nature qui nous invitait à une petite exposition expliquant la fragilité des archives, les visiteurs étaient invités à se joindre en équipe (encore merci à la mienne, go team !) afin de répondre aux indices et de trouver ,comme les pièces d’un puzzle mais muni d’une lampe de poche, un bout d’histoire de la ville non sans avoir échangé un souvenir lié à la ville avec une archiviste plus vraie que nature 😉 A la fin du parcours, les participants étaient invités à se filmer recréant la scène d’histoire retrouvée dans la mise en scène de leur choix (danse, théâtre, interpellation des passants…) et à poster le tout sur un réseau social bien connu. J’ai particulièrement apprécié cette initiative qui mêlait jeu à sujet sérieux, lieu académique à grand public. Cette forme devrait être soutenue et encouragée. Ce n’est pas parce que nous travaillons sur des archives quelle qu’elles soient que nous devons forcément nous ennuyer ou faire passer notre métier pour une pratique rébarbative auprès des citoyens lambdas !
Seul petit bémol à cette entreprise : le fait qu’elle fut victime de son succès, mais peut-on vraiment parler de bémol ? L e public était alors confronté à une liste d’attente assez longue ce qui en découragea certains. On peut également regretter que certaines personnes n’aient pas joué le jeu alors que la mention « interaction » était bien mise en évidence.
Les archives, elles, dormaient paisiblement dans les dépôts en attendant qu’un archiviste-prince charmant vienne les effleurer doucement, dans un jour, dans cinq mois, dans dix ans, mais elles peuvent dormir tranquille.
Le peuple de Bruxelles veille.
Chuuuut….
http://www.archives.bruxelles.be
http://www.yendva3.com
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